Conséquences ou influence des sondages

Par Lionel Aubert, 30 juillet, 2020

Les sondages qui ont précédé l'élection d'Emmanuel Macron sont riches d'enseignements.

Rappel de l'historique

Emmanuel Macron a participé au gouvernement Hollande d'août 2014 à août 2016 en tant que ministre de l'Économie. Avant cette date, il était un inconnu (il a travaillé 2 ans comme adjoint au cabinet de la Présidence). Il succède à Arnaud Montebourg et précède Michel Sapin. Il laissera de son passage une loi associée à son nom, la loi Macron, qui a permis l'ouverture des lignes de bus (les compagnies Flexibus etc. se développeront à ce moment). C'est tout pour l'essentiel. En résumé, ce n'est pas une foudre de guerre ni un grand visionnaire.

Avant janvier 2016, Emmanuel macron n'apparaissait pas dans les sondages.

En décembre 2015, les sondages donnent en moyenne :

  • Alain Juppé : 29 à 34 %
  • Marine Le Pen : 26,5 à 27,5 %
  • Nicolas Sarkozy : 22 à 26 %
  • François Hollande (président en exercice) : 19 à 22,5 %
  • Jean-Luc Mélenchon : de 8,5 à 12 %
  • François Bayrou : 6,5 à 12 %
  • Nicolas Dupont-Aignan : 4,5 à 7 %
  • Philippe de Villiers : 3 %
  • Cécile Duflot : 2 à 3 %
  • Nathalie Arthaud et Philippe Poutou : 1 à 1,5 %

C'est tout en décembre 2015.

À noter que durant l'année écoulée, un sondage proposant d'autres candidats socialistes avait eu lieu en août : Montebourg à 8 % et Valls entre 21 et 23 %.

L'année suivante, en janvier 2016 un seul sondage est émis avec un apparenté socialiste autre que Hollande : Odoxa propose Macron qui obtient entre 19 et 22 %. Puis en mars 2016, Ifop propose Macron entre 14 à 17 %, toujours sans présenter d'autre alternative à Hollande. (Valls est retiré des choix possibles.)

À partir de seulement 2 sondages (janvier et mars) qui mentionnent son nom, il lance le mouvement « En Marche ». Ce mois d'avril 2016, un sondage d'Elabe le fait culminer jusqu'à 25,5 %, c'est-à-dire qu'un Français sur quatre serait prêt à voter Macron comme président de la République. À l'époque, à part une loi sur les autobus, ses performances sont pourtant très peu connues.

La question que nous pouvons nous poser : quels correctifs ont été appliqués à ces sondages ? Car des correctifs sont toujours appliqués, mais dans l'opacité. [Note : Sondyn fera la transparence sur les correctifs éventuels qui seront, pour nous, appliqués.]

Après les vacances d'été, il retrouvera un niveau un peu plus normal, entre 14 à 18 % suivant les configurations (jusqu'à 20 % dans un sondage TNS Sofres).

La question de fond est de comprendre comment une personnalité d'envergure moyenne a réussi à s'imposer ainsi dans les sondages. De là, plusieurs questions :

  • intérêt de payer des sondages
  • les coefficients appliqués dans la plus grande opacité,
  • etc.

 

Le projet Sondyn a, parmi ses objectifs, la volonté de clarifier la part des sondages « centralisés » au sein de sociétés commerciales actuelles. Et si nous contre-balancions l'aspect « argent » pour le remplacer par « choix de chacun » ?

Les réseaux de l'Internet servent à cela.

 

Source partielle

La page Wikipédia « Liste de sondages sur l'élection présidentielle française de 2017 » détaille tous les sondages parus en vue de la présidentielle de 2017.